Indicateur de printemps
Description de l’indicateur
Pourquoi cet indicateur ?
L’indice de printemps pour les arbres communs renseigne sur le caractère précoce ou tardif des saisons. Les températures sont le principal facteur déclencheur du démarrage saisonnier des arbres. Ainsi, l’évolution de l’indice de printemps sur le long-terme est un indicateur parlant de l’évolution climatique globale. Il permet d’estimer l’adaptation phénologique des arbres c’est-à-dire les changements de leur rythme saisonnier, l’une des principales réponses de la végétation face aux variations du climat.
Comment l'interpréter ?
Des valeurs supérieures à 0 indiquent un démarrage tardif de la végétation par rapport à la moyenne depuis 2006, alors que les valeurs inférieures à 0 indiquent un démarrage précoce de la végétation.
Comment est-il calculé ?
L’indice est calculé sur des données de débourrement (date d’ouverture des bourgeons) de 7 espèces d’arbres et arbustes : noisetier, frêne, bouleau verruqueux, mélèze, épicéa, lilas, sorbier des oiseleurs. Ces espèces ont été choisies car elles sont présentes à différentes altitudes, démarrent leur saison de végétation à des périodes différentes à altitude égale (par exemple en mai pour les épicéas lorsque le noisetier démarre en mars), et sont communes donc faciles à observer et à identifier. Enfin, elles se retrouvent dans le massif du Mont-Blanc mais aussi dans les autres massifs montagneux, permettant ainsi les comparaisons. Cet indice est obtenu après la réalisation de modèles hiérarchiques expliquant la donnée phénologique en fonction de l’année, l’espèce, le numéro de la zone d’étude, l’altitude, la localisation dans le massif des Alpes.
Quelles sont les limites d'interprétation de l'indicateur ?
Cet indicateur donne des indications sur l’évolution phénologique à l’échelle des Alpes et cache donc de grandes disparités locales. Un indicateur est calculé également à l’échelle départementale. Cet indicateur est calculé avec des données comprises entre 150m et 1950m d’altitude et ne peut pas être interprété au-delà.
A quelle fréquence ?
Périodicité annuelle
Depuis quand est-il calculé ?
Depuis 2006
Protocole d’acquisition des données
Les données sont fournies par le programme de science participative Phénoclim, lancé en 2004. Ce programme invite les participants à observer, entre autres, l’ouverture des bourgeons année après année et à transmettre ces observations via le site web dédié. Parmi une liste d’espèces prédéfinies, les participants au programme choisissent une ou plusieurs espèces dans un même secteur, situées dans un rayon de 500 mètres. Pour chaque espèce choisie, ils repèrent au minimum 2 individus, idéalement 3. Les arbres sont ensuite observés une fois par semaine au printemps. Lorsqu’environ 10% des bourgeons de l’arbre sont ouverts sur l’arbre, la date associée est notée et saisie sur le site web.
Voir le protocole ➞Enjeux sur les cycles saisonniers des arbres
Toutes les espèces n’adaptent pas leur cycle saisonnier à la même vitesse. D’autres facteurs que les températures printanières peuvent aussi influencer le démarrage saisonnier des arbres, notamment le froid hivernal.
Voir les enjeux ➞Carte
Références
- Asse D., Chuine I., Vitasse Y., Yoccoz N.G., Delpierre N., Badeau V., Delestrade A., Randin C.F. (2018) Warmer winters reduce the advance of tree spring phenology induced by warmer springs in the Alps, Agricultural and Forest Meteorology 252: 220-230. doi: 10.1016/j.agrformet.2018.01.030
- Bison M., Yoccoz N., Carlson B.Z., Delestrade A. (2018). Comparison of budburst phenology trends and precision among participants in a citizen science program International Journal of Biometeorology 63 : 61-72. doi: 10.1007/s00484-018-1636-x.
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